Comment traiter le psoriasis par la lécithine marine

Docteur Paul Dupont dermatologue ancien chef de clinique - Toulouse
Introduction
Tout ce que nous croyons savoir aujourd’hui sur le psoriasis peut se discuter suite à la
découverte de l’action de la lécithine marine. Ce complément alimentaire utilisé en
dermatologie depuis quelques années permet en effet d’obtenir de nettes améliorations et une
régression complète des plaques de psoriasis.
le psoriasis
Le psoriasis se caractérise par un emballement de la régénération des cellules cutanées.
Ces cellules arrivent trop vite à maturité avec une migration trop rapide de la basale vers la
périphérie de l’épiderme. La peau n’a pas le temps de se régénérer correctement, les cellules
mortes ne sont pas bien éliminées. Il y a encombrement et épaississement de la peau par des
squames qui se détachent en grands lambeaux. C’est justement ce manque de maturité de
l’épiderme qui peut plaider pour une cause carentielle.
La lécithine marine et son action dans le psoriasis
La lécithine marine est une nouvelle variété de lécithine extraite des poissons sauvages
pélagiques des mers froides. La particularité de cette lécithine c’est son origine animale qui en
fait la plus proche de l’organisme humain. La lécithine marine est en effet estérifiée
majoritairement par un acide gras essentiel de type oméga 3-DHA que l’on ne retrouve pas
dans les lécithines végétales. Dans le psoriasis, l’action de ce produit vise à compenser
l’anomalie enzymatique suspectée dans notre étude comme étant à l’origine du psoriasis:
Notamment, la carence en désaturases, enzymes de transformation des acides gras essentiels
en prostaglandines. L’augmentation de l’activité de la phospholipase A2 (PLA2) qui dégrade
les phospholipides membranaires est également certainement tempérée par l’apport de
lécithine marine.
La lécithine marine a été évaluée dans diverses études observationnelles permettant
d’en définir la dose efficace à 400 mg par jour. Le complément alimentaire étudié est un
concentré vendu en pharmacie sous la marque OEMINE PSORIACALM®. La posologie est
de 4 gélules matin et soir.
Conduite à tenir
Avant tout traitement du psoriasis, il faut établir un bilan global à la recherche des
facteurs aggravant ou déclenchant et voir quel traitement peut être poursuivi ou sevré.
D’abord, Il faut éliminer les traitements qui peuvent déclancher ou entretenir le psoriasis:
Notamment certains anti-hypertenseurs : ceux de la classe des sartans, les bêta-bloquants, les
inhibiteurs de l'enzyme de conversion. Sont également à exclure, le lithium, les antipaludéens
de synthèse. Il faut ensuite vérifier qu’il n’y ait une infection qui entretienne le grattage et le
psoriasis. Le fait de se gratter suffit à accélérer la croissance de la peau en une semaine.
La deuxième question est de définir le sevrage des soins locaux. Dans les observations
réalisées il est apparu une contradiction entre l’action de la lécithine et les topiques locaux
anti-inflammatoires stéroïdiens ou dérivés de vitamine D de synthèse. Le fait pour certains
patients de continuer les applications locales de ces produits a semble-t-il un effet de blocage
sur la régression complète. D’un autre côté, leur arrêt trop brutal peut provoquer un rebond
voire une extension des lésions. Il est donc impératif de stopper de manière très progressive
les crèmes tels que les corticoïdes pour éviter les reprises évolutives. Il faut en principe deux
à trois mois pour réaliser un tel sevrage et obtenir un état stable à partir duquel on peut alors
commencer à juger de la régression des plaques sous lécithine marine. Le sevrage peut parfois
être plus long. Cela dépend de l’inquiétude du patient à stopper ces crèmes. Par contre les
émollients sont utiles mais plus bénéfiques s’ils sont naturels.
Durée du traitement et évolution sous lécithine marine
La prise de OEmine psoricalm doit durer au minimum 6 à 8 mois pour obtenir une
amélioration notable. Parfois, c’est plus rapide mais jamais spectaculaire. En moyenne les
patients commencent à signaler un résultat au bout de 4 mois. La peau est alors plus souple,
elle est moins épaisse. Les premiers signes d’amélioration sont le désépaississement des
plaques. La pression ou vitropression permet de voir la peau saine. Ensuite les plaques
perdent peu à peu de leur inflammation. A ce stade, il peut rester de grands lambeaux très fins
qui couvrent les plaques et se décollent difficilement. L’amélioration se fait d’abord au centre
des lésions puis peu à peu vers la périphérie. Il peut persister une zone périphérique encore
active qui régressera en dernier. On observe alors des plaques à divers stades d’évolution
comme si chaque plaque avait sa propre durée de vie. Les plus récentes seront plus longues à
s’améliorer. Il faut en avertir le patient. Parfois enfin, du moins au début, ou lors de stress on
peut assister à une éruption en gouttes. Les récidives sous traitement sont possibles en cas de
grand stress mais l’aspect des plaques est différent. Elles régressent plus rapidement.
Conclusion: hypothèse et perspectives :
Tout laisse penser qu’à l’origine du psoriasis il y a bien un dérèglement du métabolisme des
phospholipides et particulièrement de la lécithine similaire à un état de carence induit par une
déficience enzymatique. La lécithine marine exercerait donc une double action: action directe
sur la membrane cellulaire, permettant un meilleur échange d’informations intercellulaires et
action indirecte sédative sur le système nerveux autonome. Sous l’effet d‘un grand stress
consommateur de neuromédiateurs, comme cela se voit par exemple lors d’un deuil, le
psoriasis se déclenche. En l’absence d’apport exogène pour compenser cette déficience le
psoriasis va durer des mois et des années. La complémentation en lécithine marine, même si
elle ne guérit pas le psoriasis, peut redonner l’espoir aux patients atteints et les encourager à
suivre leur prescription.