Les garra rufa ou poissons docteurs pour le traitement du psoriasis

Précision préalable
Les poissons docteurs ne font pas l'unanimité parmi les dermatologues. Dominique Léotard nous en parle en précisant bien qu'il ne s'agit nullement d'un traitement du psoriasis mais plutôt une manière originale et quelque peu surprenante de retrouver provisoirement une peau de bébé… Il est aussi indispensable de rappeler qu'elle doit être pratiquée dans des conditions d'hygiène extrême. 

De quoi s'agit-il ?
Le « garra rufa » ou cyprinion macrostomus est un poisson originaire de Turquie (dans la région du Kangal), d'Irak, de Jordanie et de Syrie. Ce poisson d'eau douce a la particularité de vivre dans des eaux chaudes comprises entre 25° et 40°C, mais il est surtout connu pour son efficacité remarquable à nettoyer les plaies cutanées des malades et des personnes atteintes de maladies de peau comme le psoriasis ou l'eczéma. Ainsi en Turquie, il est devenu une vraie célébrité et a désormais le surnom de « poisson docteur ». En effet, au delà de ses performances actives de nettoyage des cellules épithéliales mortes, ce travailleur infatigable a la particularité de secréter une enzyme, le dithranol (Anthralin), connu pour minimiser l'inflammation de la peau. Actuellement, ses vertus sont utilisées dans les Spas et les centres de beauté les plus prestigieux et les plus tendances (au Japon, en Turquie, en Thaïlande, aux Etas Unis… et maintenant en Belgique !).

En pratique
Les Fish-SPA Centers vous proposent de vous plonger au milieu de centaines de ces petits poissons, des bains de pieds aux bains entiers, afin de vous faire « nettoyer » la peau en douceur. Très amusant et hors du commun, l'impression ressentie est un petit chatouillement. Au bout de trente minutes de bain, ce petit poisson vous aura débarrassé de vos peaux mortes, sans les avoir frottées ou grattées et votre peau sera plus douce que celle d'un nouveau né. Seul bémol : à renouveler fréquemment.

Les poissons docteurs peuvent-ils transmettre des maladies ? 
Depuis septembre 2011 circulent sur la Toile des rumeurs alarmistes comme quoi les poissons pourraient, même de manière extrêmement faible, propager hépatites et sida. 
Nous ne sommes pas en mesure de vous confirmer cette information. Ce qui par contre est certain, c'est que celui qui paie pour cette pratique doit pouvoir l'exercer dans des conditions d'hygiène irréprochables. Or il s'avère que celles-ci sont très difficiles à remplir. Idéalement, l'eau devrait être changée à chaque bain. L'eau ne peut contenir des désinfectants (chlore etc.) car ceux-ci mettraient la survie des petits poissons en jeu. La chaleur de l'eau et la présence e.a. des déjections des poissons font des bains de jolis bouillons de culture. 
Pour ces raisons, l'Agence britannique de protection de la santé déconseille la pratique aux patients souffrant de psoriasis davantage soumis au risque d'infection. 
Chez nous, on attend les conclusions du Conseil supérieur de la santé qui pourrait également émettre une mise en garde contre les risques de cette pratique. 




Cette page a été réalisée avec l'aide du docteur Pierre-Dominique Ghislain.