Selon le Pr Carle Paul dermatologue au CHU de Toulouse, « le psoriasis a un retentissement important sur la qualité de vie des patients, comparable à celui de maladies réputées plus graves ». D’ailleurs d’après un travail qu’il vient de mener, de nombreux malades se disent découragés et stigmatisés. Résultats, alors qu’il existe de nombreux traitements, beaucoup de patients s’excluent totalement du système de soins.
Le psoriasis est une maladie chronique qui affecte la peau et le Pr
Paul s’inscrit en faux, d’emblée, contre une idée reçue trop vivace. « Cette affection n’est pas contagieuse
». Au cours d’un travail mené pour la Société française de
dermatologie, il s’est intéressé aux patients souffrant d’un psoriasis
modéré à sévère et suivis dans certains centres hospitaliers français.
Objectif, comprendre pourquoi chez certains malades, le délai avant la
prise en charge thérapeutique était si long. « Nous leur avons simplement demandé depuis combien de temps leur psoriasis n’était-il pas contrôlé » explique-t-il. Et les réponses ont été pour le moins, surprenantes. « Certains
n’avaient même pas vu de médecin depuis plus de cinq ans ! Nous sommes
face à des malades isolés, totalement découragés et sortis du système de
soins avec un psoriasis qu’ils cachent » déplore le Pr Paul.
C’est d’autant plus dramatique que la prise en charge a considérablement évolué ces dernières années. « Nous
disposons aujourd’hui d’un éventail de traitements très important, que
l’on adapte à chaque patient. Il est indispensable que les malades
retournent voir un dermatologue, en coordination bien sûr avec leur
médecin traitant. Ensemble, ils envisageront une solution, car il en
existe toujours une ».